Perte d’un enfant

« Oui, l’amour a cette faculté unique d’inverser les courants, de transformer la faiblesse en force. »
Anne-DauphineJulliand, Deux petits pas sur le sable mouillé

Lors de la perte d’un conjoint(e), on devient veuf, veuve.
Lors de la perte d’un parent, on devient orphelin(e).
Lors de la perte d’un enfant, il n’y a pas de mot, de nom donné au parent.

C’est un parent qui perd son enfant. Il n’existe pas de mot, de nom dans notre langue d’humain parce qu’un enfant reste l’enfant de ses parents pour Toujours puisque l’Amour dépasse, va au-delà de la mort.

L’annonce de la mort de son enfant est un foudroiement impitoyable pour le parent. C’est un tsunami, une descente dans un abime qui semble être sans fond. C’est la perte de tout un avenir pensé, désiré, rêvé… Le cœur du parent est habité par un sentiment déchirant d’inachevé. Le monde s’est arrêté ! Le parent est hors du temps… Il ne sait plus qui il est. Sa structure est en éclat ! Temps de sidération, de flottement. Le parent sait que son enfant est mort, mais son cœur ne peut s’y résoudre… A la souffrance de la perte s’ajoute la souffrance de ne pas saisir ce qui se passe à l’image d’une plaie béante dont on ne connait pas le temps de cicatrisation. Au cœur de cette tempête, le parent a besoin d’aide, besoin d’être accompagné pour panser sa plaie. Les premières aides sont souvent la famille, les amis qui offrent une écoute et une aide pratique. Parfois un accompagnement, une aide professionnelle s’avère judicieuse.

La colère, la rage va se présenter de manière inattendue de jour comme de nuit. Il arrive qu’elle se retourne même contre l’enfant décédé qui par sa mort a suscité cette situation. La culpabilité comme la colère arrive de façon inopinée. C’est une lutte contre la douleur et l’impuissance qui habite le parent. L’esprit se met à tourbillonner et se perd dans ce qui aurait dû être fait, ce qui aurait dû être dit, ce qui aurait dû être fait autrement, de ce qui ne s’est pas fait, ce qu’on voulait encore… La vulnérabilité du parent est tellement écorchée qu’à l’image de l’enfant il a besoin d’un coupable ! Lui-même le plus souvent… La peur, elle aussi se présente de manière insidieuse. Elle se glisse dans le cœur du parent aiguisant le sentiment d’incapacité et d’insécurité. Le parent se sent saisi par moment, tel une lame tranchante, dans tout son être par la peur de l’oubli. Oser écouter et laisser libre cours à tous ces ressentis pour le bien de l’être dans son entier. Oser crier le trop-plein de douleur !

La parole est survie après la mort physique de son enfant. Oser parler de la mort, de la perte de son enfant. Oser parler de lui, c’est l’installer en soi. Chacun a sa place dans une famille, l’enfant décédé bien qu’absent physiquement garde sa place dans l’ordre de la fratrie et dans le cœur de chacun. Oser parler le plus librement possible en famille de l’enfant absent. Dites son nom, racontez-vous les moments heureux, les anecdotes, les souvenirs. Parler est parfois difficile, se donner alors les moyens de s’exprimer autrement, par l’écriture, le dessin, le modelage. Il est bon que chacun puisse s’exprimer à sa façon.

Au sein du couple, chaque parent est absorbé par son propre processus de transformation sur son chemin de deuil. Être un soutien adéquat l’un pour l’autre peut s’avérer difficile. En être conscient. L’écoute de l’un de l’autre, la prise en compte des différents besoins est favorable. L’un aura peut-être besoin de s’activer, de faire… et l’autre plutôt besoin de se poser, se laisser envelopper par une musique douce. Apprendre à respecter la différence des besoins pour mieux avancer ensemble.

Choisir la vie au cœur du chaos et croire dans les jours heureux à venir. La douleur perd en intensité avec le temps. Dans un souffle de grâce accueillir ce qui est…

Le deuil est cette traversée d’amour qui s’exprimait de manière visible par nos sens et qui lentement prend toute sa place dans notre cœur de l’invisible pour y graver le nom de nos enfants.

Dans ce voyage chaotique, parents, célébrez chacun de vos pas par un rituel. Plantez un arbre, une fleur, allumez une bougie, rassemblez vos amis en hommage de votre enfant. Vos rituels seront la marque de vos pas sur le chemin de l’apprivoisement.

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