Deuil et COVID-19

1. En ce moment, plusieurs personnes meurent seules du Covid-19 sans pouvoir dire au revoir…

En effet, cette réalité est très compliquée pour le mourant et les familles. Le personnel soignant est lui aussi touché par cette problématique et fait tout ce qu’il peut en mettant en lien les familles et les patients tous les jours grâce à la vidéo et aux téléphones portables. Néanmoins, il est très douloureux pour l’entourage de ne pas pouvoir accompagner les derniers instants du mourant, de ne pas être présent et d’être privé d’un dernier au revoir. Alors comment faire une fois que tout sera terminé ? Comment intégrer cette fin de vie dramatique ? Y aura-t-il des possibilités et des moyens afin d’apaiser ce vécu douloureux ?

2. Les enterrements ne peuvent être célébrés comme d’habitude, comment faire ?

Au vu des circonstances, les cérémonies d’adieu se déroulent dans la plus stricte intimité. Les familles doivent respecter la distance sociale, ce qui signifie concrètement qu’on ne peut même pas se prendre dans les bras. De nombreuses familles sont dans l’impossibilité d’organiser et d’offrir au défunt l’hommage mérité. Ce manque d’hommage collectif prive les endeuillés du soutien affectif de la communautés. Il s’avère donc très important pour les familles qui le désirent de créer un rituel répondant à leurs besoins. Une solution serait d’organiser une belle cérémonie lorsque la situation sera revenue à la normale. Les familles peuvent préparer des textes, rassembler des symboles, préparer une cérémonie avec le représentant de leur religion ou une verrée pour se retrouver ensemble et commémorer leur proche disparu.

3. Quels conseils donner pour aider les personnes endeuillées ?

Il est important de pouvoir écouter la personne endeuillée, à distance vu la situation actuelle, afin qu’elle puisse exprimer son vécu, ses émotions et son chagrin. Il faut rester attentif à ce qui se passe dans son corps, tant au niveau physique qu’au niveau psychologique. Il est primordial pour les endeuillés de se sentir entourés même à distance, en lien avec sa famille, ses amis. Dans ce sens, l’entourage peut lui envoyer des messages ou des fleurs, amener la tresse du dimanche, ou d’autres attentions. Ce sont ce genre de petits gestes sur la durée qui font la différence.

L’Association Vivre Son Deuil Suisse propose une ligne d’écoute téléphonique gratuite.

4. Comment éviter les faux-pas ?

Le pire est de ne rien dire, de taire la perte en ayant peur de blesser les endeuillés. De même, il est inadéquat de parler de ses propres petits soucis quotidiens ou d’établir une « hiérarchie des souffrances». Vouloir expliquer, donner des conseils ou consoler n’aide pas dans ce processus de deuil. Il en va de même avec les enfants : penser qu’ils ne comprennent rien à la mort est une erreur considérable. Au contraire, ils ont besoin d’être intégrés dans le cheminement du deuil de leur famille.

5. Et après le confinement ?

Ayant été privé d’un enterrement ou d’un rite, les endeuillés ressentiront probablement le désir de réaliser un rituel afin de pouvoir prendre congé de la personne décédée. Ce rituel peut être préparé avec beaucoup de créativité et refléter les besoins de la famille. La base du rituel est de se souvenir de la vie de la personne décédée, de se rappeler des moments vécus ensemble, de se retrouver en communauté et d’y trouver du soutien mutuel.

Il est primordial de respecter la solitude choisie et d’intervenir dans la solitude subie. Nous pouvons tous aider les endeuillés de notre entourage ! Parlons du disparu et de la perte, offrons de l’aide au quotidien !

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